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Le Pays

Généralités sur le Burkina Faso

Nom: Burkina Faso (Pays de Hommes intègres)

Capitale : Ouagadougou

Superficie : 274200km2

Population : 19.512.533 habitants (2016)

 

Langue officielle : Français

Nature de l’Etat : Démocratie constitutionnelle

Régime Institutionnel : Régime semi présidentiel

Constitution : Adoptée par référendum le 02 juin 1991

Président du Faso : Roch Marc Christian KABORE depuis décembre 2015

Pouvoir exécutif : Gouvernement

Pouvoir législatif : Assemblée Nationale (Composée de 127 députés)

Pouvoir judiciaire : Juridictions de l'ordre judiciaire et de l'ordre administratif

Institutions constitutionnelles indépendantes: Médiateur du Faso, Conseil Economique et Social (CES), Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), Conseil Constitutionnel, Cour des Comptes

Institutions régionales dont le Burkina Faso est membre: Union Africaine (UA), Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Conseil de l’Entente, Comité permanent inter Etats pour la Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD)

Monnaie : Franc CFA

PIB par habitant (2016) : 645 $USD

Taux de croissance du PIB (2016) : 5,4%

Inflation (2016) : 1,8%

 

Depuis la proclamation de son indépendance le 05 Août 1960, la Haute-Volta (devenue Burkina Faso en 1984) a connu une histoire politique très agitée faite de soulèvements populaires et de coups d'Etat. En effet de 1966 à 1987, elle verra se succéder cinq (05) présidents, ayant presque tous accédé au pouvoir à la faveur de coups d'Etat pour la plupart sanglants. Parmi eux, Thomas SANKARA et son modèle révolutionnaire restera sans doute comme celui qui aura marqué d'une empreinte indélébile cette histoire. C'est à lui notamment que le pays doit son actuel nom qui signifie en langues locales "Pays des hommes intègres" ainsi que son hymne national et ses couleurs nationales actuels. Il est assassiné le 15 Octobre 1987 lors d'un coup d'Etat à la suite duquel Blaise COMPAORE prend le pouvoir. Elu une première fois président du Faso en 1991, il est ensuite réélu en 1998, en 2005 et en 2010. Suite au mouvement populaire des 30 et 31 Octobre 2014 qui rejetait son projet de modification de l'article 37 de la constitution (qui limite par ailleurs le nombre de mandats présidentiels à 02) dont le résultat aurait été sa probable réélection pour un mandat illimité, celui-ci est contraint à la démission puis à l'exil après avoir passé 27 ans au pouvoir. Après concertation de toutes les forces vives de la nation, il est alors mis en place un gouvernement transitoire sous la présidence de Michel KAFANDO, chargé de gérer la vacance du pouvoir et d'organiser des élections présidentielle et législatives en vue du retour à un ordre constitutionnel normal. Le 15 Septembre 2015, cette transition connait un coup d'arrêt suite au coup d'Etat perpétré par une junte militaire avec à sa tête le Général Gilbert DIENDERE. Le peuple burkinabè soutenu par la communauté internationale y oppose, cependant, une vive résistance; toute chose qui contraint les putschistes à restituer le pouvoir aux autorités transitoires. Les élections sont finalement organisées en Décembre 2015, à l'issue desquelles Roch Marc Christian KABORE est élu président du Faso pour un mandat de cinq (05) ans renouvelable une fois.

Au cours des dernières années, le Burkina Faso a vu sa situation sécuritaire se dégrader de façon considérable du fait d'attentats terroristes. Ainsi a-t-il été frappé en plein cœur de sa capitale Ouagadougou, en Janvier 2016 puis en Août 2017, par des attaques terroristes aux bilans très lourds. Cependant, la partie septentrionale du pays est la zone la plus vulnérable à ces attaques terroristes. Elles y sont quasi-quotidiennes et visent particulièrement les forces de défense et de sécurité en position dans la zone pour sa sécurisation.

Outre cette situation sécuritaire fragile, le pays connait un front social très agité. En effet, le gouvernement en place doit faire face à de nombreuses revendications corporatistes de divers ordres. Sur le plan judiciaire, nombre de dossiers emblématiques sont toujours pendants. Il s'agit notamment du procès de l'assassinat du président Thomas SANKARA, de celui du journaliste Norbert ZONGO ainsi que de l'étudiant en médecine Boukary DABO, du procès du dernier gouvernement de l'ère COMPAORE suite à la répression de l'insurrection populaire d'octobre 2014 et, enfin, du procès des militaires putschistes de Septembre 2015.

Par ailleurs, le pays a également enregistré des progrès dans d'autres domaines sociaux. Il s'agit, en premier lieu, du domaine de l'éducation où le taux scolarisation a dépassé la barre symbolique de 50% en 2015. Cependant de nombreuses difficultés demeurent notamment celles liées au manque d'infrastructures et à la qualité même de l'enseignement dispensé. Il existe toujours, en effet, des écoles sous paillotes dans certaines régions du pays et une baisse générale du niveau des élèves s'observe de plus en plus. En second lieu, il y a le domaine sanitaire où l'espérance de vie à la naissance ne cesse de croitre. Selon les statistiques de la Banque mondiale, elle était d'une moyenne de 59,84% en 2015, soit une hausse de 0,77% par rapport à l'année écoulée. Toutefois, un manque crucial d'infrastructures sanitaires bien équipées et de personnel qualifié se fait ici aussi sentir (05 médecins pour 100 000 habitants). Les soins de santé de même que les produits pharmaceutiques ont également un coût très onéreux; d'où l'institution, par le gouvernement, de la gratuité des soins maternels et infantiles. Enfin sur la question du genre, des progrès ont été notamment observés avec l'adoption, en 2009, de la Politique nationale genre et de la loi sur le quota genre qui oblige les partis politiques à avoir au moins 30% de candidatures féminines sur leurs listes électorales sous peine de perdre 50% du financement public pour les campagnes électorales. Mais elles sont difficilement mises en œuvre. Et pour preuve l'Assemblée nationale du pays ne compte que 14 femmes députés sur 127 au total soit 11,02% de femmes parlementaires. Quant au gouvernement, il ne compte que 07 femmes ministres sur 32.

Le Burkina Faso est un pays enclavé au cœur de l'Afrique de l'Ouest dont l'économie repose essentiellement sur l'agriculture. En effet, ce secteur qui emploie 80% de la population active a une part contributive de plus d'un tiers au PIB national. Il s'agit, toutefois, d'une agriculture familiale et rudimentaire, largement tributaire des aléas climatiques tels que l'installation de plus en plus tardive des saisons pluvieuses et l'irrégularité des précipitations. Les principales spéculations entretenues sur les terres arables sont le sorgho, le mil, le maïs, le riz (principales cultures vivrières) et le coton (principale culture de rente) dont il est le premier producteur à l'échelle du continent africain. Pour la campagne agricole 2017-2018, le ministère de l'agriculture et des ressources halieutiques estimait la production céréalière à 5,7 millions de tonnes (soit une hausse de 11% comparativement à la campagne écoulée) et à 1,3 millions de tonnes la production de rente (soit une hausse de 6% par rapport à la campagne agricole 2016-2017).

Cependant, bien que l'agriculture soit d'une importance vitale pour l'économie du pays, l'activité industrielle n'est pas en reste. Elle représente environ 20% du PIB et est beaucoup soutenue par le secteur minier notamment l'extraction du cuivre, du fer, du zinc, du manganèse et surtout de l'or qui constitue le premier produit d'exportation du pays. Il en est d'ailleurs le quatrième pays producteur en Afrique derrière l'Afrique du Sud, le Ghana et le Mali. Les industries agroalimentaires telles que la Société Nouvelle Huilerie Savonnerie CITEC (SN CITEC) ou la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN SOSUCO), les industries textiles comme la Société Burkinabè des Fibres Textiles (SOFITEX) ou encore la Société Cotonnière du Gourma (SOCOMA) ainsi que les différentes cimenteries participent aussi, de façon substantielle, à l'essor de ce secteur.

Le secteur des services, quant à lui, contribue à hauteur d'un peu plus de 45% du PIB du pays et emploie environ 10% de sa population active selon les données de la Banque mondiale. Cette part contributive croit en règle générale grâce à la performance tant des services non-marchands que marchands. Ce secteur profite notamment du dynamisme des filières telles que les banques, les transports ou le commerce. Par ailleurs le tourisme et la culture, bien que perturbés par les différentes attaques terroristes, ne sont pas en reste. Le Burkina Faso regorge, en effet, de beaucoup de sites touristiques tels que "Les ruines de Loropéni" classées au patrimoine mondial de l'humanité, les pics de Sindou ou encore les cascades de Banfora. Il vit également au rythme de grandes manifestations internationales telles que le Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), la Semaine Nationale de la Culture (SNC) ou encore les Nuits Atypiques de Koudougou (NAK) et bien d'autres festivals et foires

L'un des plus grands défis actuels du Burkina Faso demeure la question sécuritaire. Les nombreuses attaques terroristes qui secouent le pays, surtout dans sa partie Nord, ont contribué à mettre à nu les limites de son système sécuritaire, notamment la défaillance des différents services de renseignement et le manque de matériels adéquats. Eu égard à l'acuité de ce problème, les premières autorités du pays ont organisé, du 24 au 26 Octobre 2017, un forum national sur la sécurité auquel étaient conviés tous les acteurs impliqués et dont l'objectif était "de faire un diagnostique complet de la situation sécuritaire afin de déterminer les axes stratégiques pour l'élaboration d'une Politique nationale de sécurité ". Les participants y ont formulé des recommandations telles que l'allocation de ressources financières conséquentes au secteur de la sécurité et l'implication des acteurs non étatiques dans la lutte contre l'insécurité. Cependant, d'autres études individuelles ou issues de centres de recherche ont abouti à des résultats tout autant pertinents que les autorités étatiques devraient aussi prendre en compte. Et en plus d'être militaire et idéologique, cette lutte contre le terrorisme devrait aussi passer par la réhabilitation économique et infrastructurelle des zones les plus vulnérables dont les populations ont l'impression d'être abandonnées par l'Etat et par le renforcement de la coopération régionale notamment dans le cadre du G5 Sahel.

D'un point de vue sociopolitique, le plus grand chantier demeure la réconciliation nationale. Les récentes crises politiques qu'a traversées le pays ont aussi eu pour conséquence de le diviser, une division renforcée par le sentiment général d'impunité qui règne au sein de la population. Un accent devrait être mis donc sur le dialogue social pour réconcilier et apaiser les cœurs. Toutefois, l'authenticité d'une telle démarche repose sur l'apurement de tout le passif judiciaire, c'est-à-dire le jugement de tous les dossiers pendants et objet de crispation au sein de la population.

Enfin sur le plan économique, le chômage des jeunes et la relance économique restent les principaux défis de l'Etat. Selon les résultats d'une enquête multisectorielle publiée en Janvier 2016, le taux de chômage est estimé à 6,6% de la population active. Et ce taux est encore plus élevé chez les jeunes. Avec ses différents programmes d'aide à l'emploi en faveur des jeunes, le gouvernement compte désormais faire la promotion aussi bien des formations techniques et qualifiantes que de l'entreprenariat. Quant à la relance économique, elle est déjà une réalité selon les statistiques de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui prévoient, pour le pays, un taux de croissance de 8,4% en 2017. Une relance économique plus soutenue reste, cependant, largement tributaire de la capacité de l'Etat, non seulement, à apaiser l’environnement politique pour garantir la stabilité des institutions et à améliorer le climat des affaires, mais aussi à attirer les investisseurs et à assurer la sécurité des personnes et des biens; toutes choses auxquelles le gouvernement souhaiterait parvenir à travers la mise en œuvre de son nouveau référentiel de développement qu'est le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).